«Intelligence suraiguë, culture littéraire et artistique sans égale, don évident de la parole, passion de l’honneur, de l’action, de la camaraderie. Tout est là pour permettre d’affirmer que la vie de Malraux n’a pas fini d’étonner.»Georges Pompidou, dans André Malraux, Pages choisies, Hachette, Classiques illustrés Vaubourdolle, 1955
«Lorsque je vois Malraux, le plus grand de nous tous, jongler avec ses balles, comme peu d’hommes ont jonglé avant lui, mon cœur se serre devant sa tragédie, celle qu’il porte écrite sur son visage, au milieu de ses plus brillants exploits.»Romain Gary, La Promesse de l’aube, Gallimard, 1960
«Malraux, du moins je le crois, demeure le plus grand écrivain français vivant et à coup sûr le plus singulier.»François Mauriac, Bloc-notes, Le Figaro littéraire, 3 novembre 1969
«À ma droite, j’ai et j’aurai toujours André Malraux. La présence à mes côtés de cet ami génial, fervent des hautes destinées, me donne l’impression que, par là, je suis couvert du terre-à-terre. L’idée que se fait de moi cet incomparable témoin contribue à m’affermir. Je sais que, dans le débat, quand le sujet est grave, son fulgurant jugement m’aidera à dissiper les ombres.»Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir. Le Renouveau, Plon, 1970
«Un écrivain ouvert au monde comme rarement il y en eut et qui sait constamment forcer l’esprit à une vision neuve. Tout est dans le ton, dans la formule, dans un art de convaincre inédit, qu’il a forgé à son usage, à son image: abrupt et décisif comme il apparaît lui-même.»Roger Caillois, André Malraux, Fondation Maeght, 1973
«La guerre était à peine finie que le monde de la culture reçut le choc de La Psychologie de l’art, à laquelle il travaillait depuis toujours et qu’il annonçait depuis dix ans, sous la forme brillante, admirablement illustrée, difficile et impérieuse du Musée Imaginaire (1947).
On a du mal à faire saisir trente ans après l’effet extraordinaire produit par cet ouvrage et ceux qui ont suivi. [...] Toutes ces pages ont complètement transformé le discours sur l’art dans notre pays et peut-être dans le monde.»André Chastel, «André Malraux, l’homme de la métamorphose», Le Monde, 24 novembre 1976 (repris dans L’Image dans le miroir, Gallimard, 1980)
«Je ne connais personne d’autre que lui qui ait été pénétré par l’Art jusqu’à en être brûlé. Ses paroles étaient de la braise. [...] Mon bonheur est de l’avoir rencontré.»Marc Chagall, «Comme un feu», La Nouvelle Revue française, Juillet 1977
«Il avait pratiqué Nietzsche et Spengler beaucoup plus que Kant ou Hegel. Je ne pouvais vérifier sa connaissance du sanscrit et des langues de l’Asie. Mais, sur un point fréquemment contesté, à savoir l’authenticité de sa culture, je me porte en avocat et non en procureur. Quand je disposais des moyens de vérifier, j’étais frappé presque toujours par la précision, la pertinence de son savoir en matière de littérature et d’histoire.»Raymond Aron, Mémoires, Julliard, 1983
«[...] son Esquisse d’une psychologie du cinéma, sa Psychologie de l’art, Les Noyers de l’Altenburg et puis La Condition humaine, un type de roman décrié mais qui me paraît inégalé. Son article sur Faulkner1 est également inoubliable. Malraux, vraiment…»Jean-Luc Godard, dans Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, Cahiers du Cinéma, 1998, t. 2
«Je n’ai jamais connu de près un ministre aussi bien organisé, aussi respectueux de mon propre travail, aussi éloigné des éclats verbaux. [...] pendant quatre ans, je fus auprès d’un maître qui ne me fit jamais subir un accès de colère, à plus forte raison la moindre crise de nervosité. Si je ne craignais d’affadir le portrait, je parlerais de son extrême «gentillesse». Le brasier, le bouillonnement incessant étaient en lui, mais pas vis-à-vis d’autrui.»Malraux ministre au jour le jour. Souvenirs d’André Holleaux, Comité d’histoire du ministère de la Culture, 2004